Liste des émotions et besoins
C.A.C Personnel

On parle souvent de « mauvaise gestion du temps » chez les personnes avec un TDAH. En réalité, il s’agit rarement d’un simple manque d’organisation : le phénomène est plus profond et relève d’un biais cognitif bien documenté — le biais de planification. Qu’est-ce que le biais de planification ? Le biais de planification (planning fallacy) a été décrit pour la première fois par les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky en 1979. Il désigne la tendance à sous-estimer systématiquement le temps, les efforts ou les obstacles nécessaires pour accomplir une tâche , même lorsque l’on a déjà fait face à des situations similaires. Autrement dit : « Cette fois, ça ira plus vite. » Tout le monde est concerné, mais chez les personnes présentant un TDAH, ce biais devient amplifié par plusieurs particularités neurocognitives. Pourquoi ce biais est-il accentué chez les personnes TDAH ? Difficulté à estimer le temps réel Le cerveau TDAH traite le temps de manière non linéaire. On parle souvent de temps subjectif ou de time blindness : le futur paraît abstrait, le passé lointain, et seul le présent semble tangible. Résultat : la planification se base davantage sur une impression que sur une évaluation mesurable. Impulsivité et motivation instantanée Le TDAH est associé à un besoin de stimulation immédiate. Cette impulsivité pousse souvent à dire « oui » à trop de projets ou à commencer une tâche sans en mesurer la durée réelle. Mémoire de travail limitée La mémoire de travail joue un rôle essentiel pour visualiser les étapes d’un projet et anticiper les obstacles. Quand elle est fragile, il devient difficile d’intégrer toutes les variables nécessaires à une estimation réaliste. Auto-perception fluctuante Après une réussite ponctuelle (« la dernière fois j’ai fini en une journée »), la personne peut généraliser ce souvenir et surestimer sa constance. L’émotion associée à la motivation l’emporte sur la donnée objective. Conséquences concrètes Retards récurrents, sentiment d’échec ou de honte. Difficulté à respecter des échéances ou à planifier plusieurs étapes. Cycle d’hyperfocalisation suivi d’épuisement. Conflits relationnels ou professionnels autour de la “fiabilité”. Quelques pistes d’ajustement Externaliser le temps : utiliser un minuteur, un calendrier visuel ou des rappels concrets pour matérialiser le passage du temps. Estimer… puis doubler : noter son estimation, puis la multiplier par deux ou trois, et comparer ensuite au résultat réel. Analyser les écarts : observer régulièrement la différence entre prévision et durée réelle permet de calibrer son jugement au fil du temps. Découper les tâches : chaque sous-étape devient mesurable, ce qui réduit la charge cognitive et améliore la précision des estimations. Créer des points de contrôle externes : demander à une personne de confiance (collègue, proche) de vérifier l’avancement peut servir d’ancrage temporel fiable. En résumé Le biais de planification n’est pas un manque de volonté, mais une distorsion cognitive renforcée par les particularités du fonctionnement TDAH. Le reconnaître permet de réduire la culpabilité et d’ajuster son environnement plutôt que de se juger incapable. Sources : Kahneman, D., & Tversky, A. (1979). Intuitive prediction: Biases and corrective procedures. TIMS Studies in Management Science. Buehler, R., Griffin, D., & Ross, M. (1994). Exploring the “planning fallacy”: Why people underestimate their task completion times. Journal of Personality and Social Psychology. Barkley, R. A. (2015). Attention-Deficit Hyperactivity Disorder: A Handbook for Diagnosis and Treatment. Guilford Press. Anderson, E., & King, J. (2023). Time perception and temporal foresight in ADHD: A review. Neuroscience & Biobehavioral Reviews.

Le réveil sonne. J’ai de la peine à ouvrir les yeux et je me sens déjà envahie par un sentiment de désespoir qui me donne envie de pleurer. Je sais que je dois me lever, mais je me sens épuisée. C’est là que se met en place toute une mécanique mentale : j’ai envie d’être ailleurs, de changer de vie. Comment vais-je faire pour survivre à cette journée ? Si toi aussi tu as déjà ressenti ça, et que tu t’es déjà posé cette question, alors la lecture de cet article va certainement t’aider à mettre en place une meilleure gestion de la fatigue (non, je ne vais pas te conseiller de respirer et boire de l’eau). Voici 5 outils concrets pour t'aider à vivre tes journées – non pas malgré la fatigue, mais avec .



